Quelques poèmes...
L'instant du poète
Le crépuscule envahit mon atmosphère
Je déclenche enfin ma meute littéraire
Je lève ma plume, de rimes et de chair
Le sentiment d'une âpre liberté
Mon âme chérit cet instant rêvé
Mes vers s'envolent en beauté
Sous la lumière d'une bougie
Virevoltent et chantonnent des mots
Tel un mariachi, qui marque le tempo
Telle la vie, telle une harmonie
Et quand la douce pénombre m'étouffe
Sans limite, ma douce plume s'essouffle
Laissant place à ma douce nuit
Et chantent mes rêves infinis…
Régis PONTFORT
Le 26/05/07
Alicia 1
Le silence régnait dans ce petit grenier… on apercevait
D’une dame sombre le portrait, dans un coin, entreposé
Que dire de son visage, aux traits serrés, teint glacé
De sa vie misérable, de haine, immorale, sans foyer…
Un chant mystérieux tombait dans cette pénombre
Des murs, frissonnants, s’élevant sous les astres morts
Ce sentiment d’une âpre liberté n’étant que reflet qui dort
Le petit grenier, aux antipodes du Paradis, était si sombre…
De petits pieds, frêles, faisaient grincer le plancher
Dehors l’automne jetait sa brume épaisse
Sur cette maison tissée de pierres sans ivresse…
Point de père, point de poésie, dans cette vie peu câline…
Une petite ombre, jolie fleur, saisissant le passé
Sous le chant récurrent d’un vent peiné, qui ne cesse,
De par son cri lointain, de nous parler de sa romance…
Et elle le serra, le portrait, contre son cœur battant
Si fort qu’elle l’étouffait, le visage, non charitable,
De sa mère, des nuits à en rêver, à s’y perdre, que diable
De l’étouffer au plus profond de sa chair, de tuer Satan…
Il se fissura, le portrait, de par ses extrémités, malgré
Ses bras grêles, ses souliers blessés, oh, tu auras la paix
« Mère, si je puis dire, je te hais ! Tu seras le grand déversoir
De toutes mes images cyniques, de mes injures noires… »
Elle le laissa tomber, le voilà fracassé, fracturé, à jamais…
Régis PONTFORT
Le 12/09/06